Les entreprises québécoises ont besoin de talents qualifiés ; des programmes coopératifs dans toutes les universités seraient un bon début
20 juillet 2021
Par Pierre-Philippe Lortie, directeur des affaires gouvernementales de l'ICC au Québec
Comme de nombreuses provinces, le Québec est confronté à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de la technologie et de l'innovation, ce qui ralentit le développement économique et la création de richesse dans la province.
Selon TECHNOCompétences, près de 13 000 postes s'ajouteront au Québec d'ici la fin de 2021 dans le secteur des technologies et de l'innovation. De plus en plus d'entreprises québécoises peinent à embaucher et à retenir les bons talents pour leur permettre de mettre en œuvre leur transformation numérique ou de poursuivre leur croissance en développant de nouveaux produits numériques.
CCI Québec propose que le gouvernement du Québec adopte une stratégie des talents pour remédier à ces pénuries de compétences, et l'un des éléments importants de notre proposition consiste à augmenter considérablement les possibilités d'alternance dans les programmes technologiques des établissements d'enseignement supérieur.
En fait, nous demandons que le Québec adopte une politique qui rendrait obligatoire pour tous les étudiants diplômés des programmes d'ingénierie et de technologie de l'information d'effectuer une sorte de stage coopératif pour acquérir une expérience professionnelle concrète.
Un programme coopératif efficace dans tous les établissements d'enseignement supérieur servirait de base à une stratégie globale visant à attirer, former, recycler et retenir les talents au Québec. En créant des liens plus étroits entre les établissements d'enseignement, les entreprises et les autres parties prenantes, ces organisations seront en mesure de travailler ensemble pour combler le manque de talents et veiller à ce que les étudiants diplômés trouvent un emploi satisfaisant.
Les entreprises québécoises prennent déjà des mesures pour effectuer ce travail par elles-mêmes, sans l'aide du gouvernement. L'entreprise montréalaise FX Innovation s'est associée à l'Université d'Ottawa pour mettre en place le programme CloudCampus, qui vise à combler l'écart entre les compétences actuelles des spécialistes du cloud et les compétences futures requises (prêtes à l'emploi) pour occuper un éventail plus large de postes dans le secteur du cloud computing.
FX Innovation a pris cette mesure de son propre chef, parce que les talents qualifiés dans le domaine de l'informatique dématérialisée sont essentiels pour l'avenir de leur entreprise, mais de nombreuses entreprises ne seront pas aussi proactives pour répondre à la nécessité de disposer de talents qualifiés.
En créant des programmes coopératifs qui relient les entreprises aux établissements d'enseignement supérieur, le gouvernement peut constituer une réserve de talents pour toutes les entreprises québécoises, de la même façon que FX Innovation a constitué une réserve pour ses propres talents. Actuellement, au Québec, quatre établissements offrent des programmes coopératifs liés au secteur technologique : l'Université de Sherbrooke, l'École de technologie supérieure (ÉTS), Concordia et l'UQAM.
L'idée de créer des programmes coopératifs obligatoires pour toutes les formations liées à l'ingénierie et à la technologie n'est qu'une des 13 recommandations qui, ensemble, peuvent constituer le fondement d'une stratégie globale en matière de talents pour le Québec. Si vous souhaitez en savoir plus sur les 13 recommandations de l'ICC, voici un lien vers notre stratégie en matière de talents.
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