Rien d'autre ne compte pour Quebec Tech si nous ne pouvons pas attirer les talents
18 mai 2022
Par Pierre-Philippe Lortie, directeur des affaires gouvernementales de l'ICC au Québec
Aujourd'hui, le gouvernement du Québec a dévoilé la stratégie de recherche et d'investissement dans l'innovation de la province, connue sous le nom de SQRI par ceux d'entre nous qui suivent de près la politique d'innovation et de développement économique.
L'ICC a participé aux consultations sur cette politique, demandant au gouvernement Legault de faire de l'attraction des talents la priorité d'un programme d'innovation réussi. Lorsque le budget provincial a réservé 1,3 milliard de dollars pour faire avancer cette stratégie quinquennale, nous avons dit qu'il s'agissait d'un bon pas.
Mais au Québec, cette semaine, les gens ne parleront pas de la SQRI, car une question plus importante retient l'attention des Québécois en ce moment. Ces dernières semaines, nous avons vu un grand nombre de personnes descendre dans la rue pour protester contre le projet de loi 96, la loi sur la langue française la plus expansive que nous ayons jamais vue.
Depuis plus d'un an, l'accès aux talents est la principale préoccupation du Conseil des innovateurs canadiens dans tout le pays, et nos membres au Québec ne font pas exception à la règle.
Les talents hautement qualifiés sont la pierre angulaire du secteur technologique, et nous vivons dans un marché hautement compétitif et mondialisé pour les travailleurs les meilleurs et les plus brillants. Chaque semaine, nous entendons parler d'entreprises nationales qui perdent des talents au profit de géants étrangers de la technologie qui recrutent et embauchent de manière agressive des travailleurs à distance.
Pour bon nombre de nos membres, l'immigration économique a été le moyen le plus important de trouver des travailleurs qualifiés et de les faire venir au Canada. Pour alimenter la croissance d'une entreprise, ce qui compte, c'est de savoir si quelqu'un peut parler le langage des données, du code informatique et de l'innovation. Nous avons participé aux consultations sur le projet de loi 96 et nous avons clairement indiqué que l'attractivité socio-économique du Québec passe par le renforcement de l'usage du français en milieu de travail, mais aussi par son bilinguisme.
Les 28 entreprises québécoises membres de l'ICC sont fières d'avoir leur siège social dans la Belle Province et de créer des entreprises qui stimulent la prospérité économique. Le Québec a besoin d'entreprises technologiques florissantes pour être fort au 21e siècle.
Des innovateurs nous ont fait part de leur inquiétude quant à l'impact du projet de loi 96. Si la nouvelle loi accroît la perception que le Québec sera un endroit difficile à vivre pour quiconque ne parle pas couramment le français, ce sera un fardeau supplémentaire pour les entreprises qui essaient de recruter des travailleurs qualifiés.
La SQRI publiée aujourd'hui contient beaucoup de bonnes idées et un financement significatif pour soutenir l'innovation au Québec. Nous apprécions le fait que le gouvernement alloue 22,5 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir les entreprises technologiques qui souhaitent se développer à l'échelle internationale. La SQRI prévoit également 189 millions de dollars sur cinq ans pour augmenter l'offre de talents qualifiés grâce à des programmes de perfectionnement. Si ces mesures peuvent aider les entreprises technologiques dans les années à venir, elles ne résoudront pas la crise des talents aujourd'hui. Mais si les entreprises ne peuvent pas recruter des travailleurs qualifiés à l'étranger et que les talents gravitent plutôt vers Toronto et Vancouver, le financement de la SQRI ne fera pas de différence.
Le gouvernement du Québec doit écouter les entreprises qui sont confrontées à une pénurie de talents.
Contact médias :
James McLeod
jmcleod@canadianinnovators.org
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