Cinq questions à Ehsan Mirdamadi, PDG de NuBinary

NuBinary est une entreprise technologique basée à Toronto qui fournit des services fractionnés de directeur de la technologie aux entreprises technologiques en démarrage et aux entreprises à grande échelle.

Ehsan Mirdamadi, associé et PDG s'est récemment entretenu avec Benjamin Bergen, président de l'ICC pour parler de la façon dont NuBinary aide d'autres entreprises et de ce qu'Ehsan pense du paysage technologique.

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Cette transcription a été éditée pour des raisons de longueur et de clarté.

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Benjamin Bergen : Merci d'avoir pris le temps de discuter avec nous, Ehsan. Pourriez-vous commencer par me parler un peu de NuBinary ? Depuis combien de temps êtes-vous en activité, et qu'est-ce qu'un CTO fractionné ? Comment cela peut-il être déployé au sein d'une entreprise ?

Ehsan Mirdamadi : Notre parcours a commencé en 2017 lorsque j'ai rencontré mes cofondateurs, Sina Sadeghian, JP Rosevear et Alireza Sharifi, et que nous avons commencé à découvrir le marché. Nous avons appris que les startups en phase de démarrage reconstruisent souvent leur technologie plusieurs fois, et qu'une grande partie de leur financement - 80 à 90 % - est consacrée au développement technologique à ce stade précoce.

Nous avons réalisé que plus de la moitié des startups qui ont échoué ne l'ont pas fait à cause de leur vision, du marché ou du manque de capitaux, mais parce qu'elles n'ont pas pu faire évoluer leur technologie.

C'est alors que nous avons reconnu la nécessité d'un leadership technologique expérimenté pour aider les startups à éviter les faux pas et à comprendre les meilleures pratiques. En résumé, un CTO fractionné est un directeur technique à temps partiel que nous mettons à la disposition des entreprises technologiques.

Les directeurs techniques sont chargés d'allier les objectifs commerciaux aux objectifs techniques de l'entreprise. Les techniciens veulent impressionner avec la technologie en ajoutant de nouvelles fonctionnalités, mais cela peut ne pas correspondre aux objectifs de l'entreprise. Un directeur technique senior possède l'expertise nécessaire pour s'assurer que les objectifs commerciaux et techniques sont harmonisés.

BB : C'est intéressant, l'idée que les entreprises refont souvent deux fois l'intégralité de leur produit avant d'arriver au stade de la levée de fonds pour la série B.

Ayant passé beaucoup de temps avec des start-ups et des entreprises à grande échelle, c'est tout à fait vrai. J'ai certainement entendu les dirigeants exprimer leur frustration de devoir reconstruire complètement quelque chose dans leur entreprise.

À ce propos, quel est le type d'entreprise qui, selon vous, a le plus besoin de ce rôle de CTO fractionné ?

EM : Nous avons d'abord pensé que nous fournirions des services pendant quelques années seulement à un client donné, mais nous nous sommes rendu compte que ces quelques années pouvaient s'étendre indéfiniment.

Nous avons commencé avec des startups en phase de démarrage, mais au fur et à mesure de leur croissance, elles ne nous ont pas lâchés. Aujourd'hui, nous avons des clients qui passent à l'échelle supérieure, qui utilisent encore nos CTO sur une base fractionnée, et certains se dirigent vers des introductions en bourse ou des fusions et acquisitions. Cela nous a permis de comprendre que nous pouvions cibler un éventail beaucoup plus large de clients. Ces entreprises réfléchissent de manière stratégique à la manière d'adopter la technologie, de développer la technologie pour l'optimisation des processus, ou d'accéder à des marchés qu'elles ne pouvaient pas atteindre auparavant.

Le type d'entreprise qui a besoin de ce rôle fractionné évolue avec notre engagement. Les besoins sont différents à chaque étape, et ils changent au fur et à mesure que nous travaillons avec eux. La technologie d'aujourd'hui est si complexe qu'un seul directeur technique senior ne peut pas répondre à tous les besoins d'une entreprise. La plupart des technologies interagissent désormais avec une certaine forme de matériel et, dans ce type d'environnement, il ne s'agit pas seulement de logiciels à différents niveaux, mais aussi d'IA, de cybersécurité et de conformité comme PIPEDA et HIPAA, en particulier pour les entreprises de dispositifs médicaux ou de télémédecine.

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BB : C'est intéressant, compte tenu des situations complexes dans lesquelles se trouvent les directeurs techniques ou les entreprises.

Lorsque les entreprises embauchent un CTO fractionné par l'intermédiaire de NuBinary, cela signifie-t-il qu'elles obtiennent essentiellement le soutien de l'ensemble de votre équipe de CTO ? Ainsi, vous n'obtenez pas seulement les idées d'une personne, mais l'expertise collective de, disons, 50 personnes, qui contribuent toutes à trouver les meilleures solutions ?

EM : Pour vous donner une réponse brève : oui, c'est exact. Mais nous avons aussi divers domaines d'intérêt avec différents groupes de directeurs techniques. Il peut s'agir d'un secteur d'activité ou d'une pile technologique particulière.

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BB : Je suis curieux de savoir comment COVID a influencé votre activité. Vous avez démarré en 2017, avant le grand virage du travail à distance. L'essor des appels vidéo et des lieux de travail virtuels a-t-il modifié votre activité ?  

EM : Eh bien, cela a fonctionné dans notre intérêt, même si cela s'est produit à un moment malheureux. Elle a mis en évidence le fait que tout le monde doit être prêt pour la transformation numérique. Nous avons dû relever le défi de ne pas interagir en personne, mais les interactions virtuelles ont permis à de nombreuses organisations de poursuivre leurs activités. Le commerce de détail a commencé à comprendre l'intérêt de passer au numérique, et les institutions gouvernementales ont réalisé qu'elles pouvaient tirer parti de la technologie pour poursuivre leurs activités. Cela a souligné l'importance de ce que nous faisons.

COVID a également fait en sorte que les talents technologiques soient très demandés, en poussant les salaires et les valeurs de marché à un niveau si élevé que beaucoup, même des organisations établies, ont réalisé qu'elles ne pouvaient pas se permettre d'engager ces professionnels. Les directeurs techniques de haut niveau se sont vu offrir des salaires allant d'un demi-million à un million de dollars, plus des options et des actions. Cette situation a tourné à notre avantage, car elle nous a permis d'offrir notre expertise de manière plus rentable.

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BB : Offrir des conseils en matière de technologie doit nécessiter une énorme quantité d'expertise dans un domaine qui évolue rapidement. En tant que personne qui doit voir les tendances technologiques et anticiper les évolutions, comment déterminez-vous ce qu'il faut rechercher, ce qu'il faut suivre de près et ce sur quoi il faut se concentrer ?

EM : Nous nous engageons autant que possible. Nous participons à des forums avec des pairs qui opèrent dans des environnements similaires et nous essayons de nous inspirer de ce qu'ils font. Et c'est la recette pour tout le monde : essayez de vous immerger autant que possible dans les technologies et avec les technologues qui ont un état d'esprit et une expérience entrepreneuriale.

Il va y avoir un nombre impressionnant de choses qui vont sortir dans les prochains temps, mais quelles sont celles qui vous conviennent le mieux ? Vous devez avoir l'esprit d'entreprise pour évaluer l'impact de cette technologie sur mes résultats. Et comment apprendre de ceux qui donnent le bon exemple ?

C'est également un bon conseil pour les gouvernements. Ils sont au cœur de leur propre transformation numérique, ce qui est important pour rester pertinent et comprendre les technologies qu'ils devront réglementer à terme.

Essayez d'expérimenter de petits projets dès que possible, voyez comment les nouvelles technologies qui sortent peuvent rationaliser certains des processus existants dans votre entreprise. Essayez de rester agile, adoptez un mode de pensée allégé. Ne pensez pas que vous devez procéder à de grands changements tout de suite. Faites de petites expériences, tirez-en des enseignements et continuez à améliorer votre approche autant que possible. Tel est mon conseil.

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Le Conseil des innovateurs canadiens est un conseil d'affaires national regroupant plus de 150 entreprises technologiques à grande échelle dont le siège social se trouve au Canada. Nos membres sont des créateurs d'emplois, des philanthropes et des experts en commercialisation dans l'économie numérique du 21e siècle.